Les fouilles archéologiques

Un nouveau visage de l’Histoire de Lyon mis à jour par les archéologues

© Studio Erick Saillet
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L’archéologie préventive continue à accompagner Eiffage dans l’expertise du potentiel archéologique des sous- sols du site, pour retracer l’histoire de cette berge du Rhône occupée dès l’Antiquité. Sous les vestiges modernes, scellé par une épaisse couche de terre (jusqu’à 2 m), réapparait un pan méconnu de la capitale des Gaules. En 1983, une fouille avait déjà mis en évidence la présence de vestiges antiques sous une des cours de l’Hôtel-Dieu. Depuis l’été 2011, des témoins d’une occupation romaine ont à nouveau été dégagés. Les diagnostics réalisés dans les cours de la Chaufferie, du Midi ou de la Pharmacie, ainsi que des observations faites dans les caves pendant le suivi des travaux, attestent que l’ensemble du site de l’Hôtel-Dieu était bien habité, du moins fréquenté, dès le 1er siècle de notre ère. Déjà un lieu de vie des plus importants.

 

L’Hôtel-Dieu de Soufflot, la trace de la « loge des fous »

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Une fouille extensive dans la cour de la Chaufferie s’est déroulée au coeur des bâtiments dessinés au XVIIIème siècle par l’architecte J.G. Soufflot. Couvrant près de 2000 m2, cette cour était traversée par une aile, « appartement des fous », détruite en 1937. Les puissantes fondations de ce corps de bâtiment étaient enfouies quelques centimètres sous le sol de l’hôpital. Ces murs, profondément enracinés et désormais mis à jour, constituent un élément prégnant de la fouille.

 

La Loge des fous

La cour Sainte-Elisabeth est traversée dans sa longueur par un bâtiment parallèle au quai qui reçoit les aliénés. Ce bâtiment est communément appelé la loge des fous. A l’Est de ce bâtiment, se trouvait la cour Sainte-Elisabeth et à l’Ouest la cour Saint-Nicolas. Cette loge des fous est démolie en 1936 car un an plus tard on construit à sa place une chaufferie implantée parallèlement aux autres bâtiments. Lorsque l’Hôpital est raccordé au chauffage urbain, on détruit la chaufferie. Aujourd’hui les seuls témoignages visibles de cette ancienne loge des fous sont les deux pignons qui dépassent des façades au Nord et au Sud de la cour.

 

 

Galets et Tomettes du Bourg Chanin

Si l’on remonte dans le temps, on découvre que la zone des fouilles était occupée depuis la fin du Moyen Âge par un quartier nommé Bourg Chanin, qui a progressivement disparu au gré des agrandissements de l’hôpital. Ce sont les vestiges de ce quartier, rasé en 1739, qui sont conservés sous le sol de la cour de la Chaufferie. Du Bourg Chanin, enseveli sous ses débris et éventré par les fondations de l’Hôtel-Dieu, subsistent de nombreux vestiges qui en restituent le caractère. Avant l’avènement du pavé, les sols recouverts de galets, appelés « tête de chat », s’étendent dans les allées ou les impasses. A l’intérieur des maisons, les sols sont tapissés de tomettes en terre cuite de couleurs chaudes.

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Découverte inédite : la cour de la Chaufferie dévoile une fresque du 1er siècle

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Parmi de nombreux vestiges antiques retrouvés cour de la Chaufferie, un remarquable ensemble d'enduits peints a été mis à jour, enfouis depuis la fin du Ier et le début du IIe siècle après J.-C. Par leur quantité, leur dimension et la qualité des plaques recueillies, cet ensemble de fresques s'avère exceptionnel et devrait constituer une référence majeure pour l'étude de la peinture antique à Lyon et en Gaule romaine.

Des motifs figurés remarquables ont ainsi retrouvé la lumière du jour : amour portant un panier de fruits, masques de théâtres, sphinge, tête de Dionysos, des oiseaux, une biche bondissante... La richesse de ce programme décoratif et l'utilisation de certains pigments particulièrement onéreux (cinabre) en grande quantité, soulignent la position sociale privilégiée des occupants de la cour de la Chaufferie durant l'Antiquité.